Mercredi 3 juin 2015

La Galice a un petit air de Bretagne ! Ce matin, le brouillard nous le confirme.
Au moment de quitter l'hôtel, une petite pluie fine s'est même invitée pour fêter notre départ !

Nous allons prendre le petit déjeuner dans un bar situé sur la place de la cathédrale. Il est à peine 8 h du mat et c'est le seul qui est ouvert à cette heure ci.
Je me suis efforcé de retenir au moins 5 mots en espagnol : desayuno, mantequilla, mermelada, tostada, té, avec çà, nous sommes parés, nous allons pouvoir prendre un bon petit déjeuner !

Le patron a vu de suite que nous étions des pèlerins et il nous a gentiment apporté une boite pleine de tampons pour pouvoir taponner notre feuille de route.
En même temps, avec notre tenue cycliste, nos casques et nos sacoches, il ne risquait pas de nous prendre pour des représentants de commerce !

Nous n'avons rien tamponner, mais c'est l'estomac plein que nous avons quitté Mondonedo, plongé toujours dans la purée de pois !

Deux solutions pour rejoindre Guitiriz, terme de cette première étape, soit par la vallée et la route nationale, soit par la montagne et les petites routes.
Pas difficile de deviner que nous avons choisi la 2 ème solution !

Nous devons trouver la route qui conduit au Mosteros Dos Picos situé tout près. Il est tellement près que nous l'apercevons, devant nous, à flanc de colline.
Oui, mais pour y accéder, c'est une autre histoire. Garmin commence à faire des siennes et une bonne demi heure après, nous sommes toujours à la sortie de Mondonedo sans avoir trouvé la route du monastère.

C'est une brave dame qui va nous sortir de ce premier pétrin. Nous l'avons interpelé à la sortie d'un super mercado et les bras chargés de paquets, elle n'a pas hésité à faire un détour pour venir nous montrer le chemin.

Elle en profite pour nous faire comprendre que la route est loin d'être plate mais çà, je le savais déjà !

En fait, nous allons devoir prendre une petite route en sens interdit au grand désespoir de Garmin, très respectueux du code de la route, qui lui, voulait nous faire passer à travers prés et terre labourée !
Cà commence bien !

Au pied du monastère, nous faisons une petite pause, histoire de nous remettre de nos émotions et surtout de reprendre quelques forces pour affronter le mur qui se dresse devant nous !
La dame avait raison ..... çà monte ! Le côté rassurant, c'est que nous sommes enfin sur la bonne route mais il est près de 10 h et nous avons seulement parcouru 3 kms !

Pas très accueillant, ce vieux monastère perdu dans la brume !

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Nouveau départ et nous voici déjà dans le dur ! La pente est très raide. Heureusement quelques paliers permettent de souffler un peu. Nous montons rapidement en forêt. Le brouillard est toujours présent et les lunettes sont rapidement recouvertes de buée.
L'avantage c'est que nous ne voyons plus la pente ce qui nous permet d'espérer, à tout instant, un petit replat salutaire !

Le compteur du vélo de Jacqueline n'a pas supporté le fort taux d'humidité. Il s'est mis en grève ce qui a le mérite de ne plus afficher notre petite vitesse de croisière qui ne dépasse pas les 6 ou 7 km/h !

La pente s'adoucit enfin et après, une dizaine de kms, nous arrivons à hauteur du petit hameau d'Ostelo que nous laissons sur notre droite.

Nous sommes déjà dans la campagne profonde. Pas de voitures. Quelques tracteurs. Peu d'habitants. Seuls quelques chiens commencent à saluer notre passage à leur manière mais ce n'est qu'un début.

Quant à la vue agréable que j'avais repéré sur internet grâce à Google Earth, c'est loupé. Dans cette petite montagne à vaches, les sommets qui culminent à 800 m d'altitude disparaissent toujours sous un épais brouillard.

Une courte mais rapide descente va nous faire aborder la seconde montée de la journée beaucoup moins raide celle la. Nous entrons dans une zone de pâturage en franchissant un premier péage matérialisé par des rouleaux métalliques disposés à même le sol et destinés à empêcher les bovins de quitter la zone de pâture. C'est idéal pour les bovidés mais c'est casse gueule pour les cyclistes !

C'est au sommet que nous allons prendre, à droite, un chemin de terre, découvert lui aussi, grâce à internet. Ce chemin va nous permettre de rester à flanc de colline.
Sur l'écran de mon MAC, je n'avais pas vu les ornières et les pierres ! Je voyais aussi le chemin plat et court, il s'est avéré être pentu et long !
Résultat : une première montée en poussant le vélo !

De retour sur la route, nous abordons une portion plus plate sur une route plus large. C'est ainsi que nous traversons les hameaux de Cordal et de Basilias. La météo s'est un peu améliorée même si le soleil est toujours absent.
C'est ici que nous verrons, au bord de la route, un grand père assoupi sur un petit muret. Il porte un gilet jaune ce qui me fait penser qu'il a été oublié là, à son poste de signaleur, depuis la dernière course cycliste. Notre passage ne l'a point perturbé !

Nous verrons plus tard que de nombreux piétons portent ce gilet jaune lorsqu'ils cheminent le long des routes y compris dans les villages pour aller faire leur courses au magasin d'à côté.

Après avoir pris la direction de Calvo, nous abordons la dernière partie de notre ascension vers les éoliennes et le point culminant de notre étape à 828 m d'altitude.
Ces éoliennes je les avais aussi repérées sur internet mais aujourd'hui, à cause du brouillard, nous n'en verrons aucune et pourtant elles sont nombreuses et toutes proches. Vers le sommet, le vent se fait plus violent et la visibilité est réduite à une vingtaine de mètres.
Des chevaux de trait, en liberté, traversent, devant nous, en galopant.
On ne fait pas le poids, même avec les sacoches..... on va les laisser passer !

Le bruit des pales des éoliennes est si fort qu'on en baisserait presque la tête de peur de s'en prendre une en pleine tronche !
Juste au dessus du hameau de Arca, le sommet est enfin atteint.
Depuis ce matin nous avons fait 22 km et la plupart du temps en montée.

Le temps d'enfiler les coupe vent et nous voilà lancés dans la descente dont le revêtement mériterait un bon coup de rafraîchissement !

Sur la route, les vaches ont marqué leur passage, à leur manière, en laissant quelques traces et malgré les garde-boue, nos mollets sont rapidement mouchetés !

A un carrefour, nous empruntons, toujours en descente, une route plus importante et pour la première fois de la journée, le soleil fait enfin son apparition et de suite, il fait chaud !

En nous retournant, nous pouvons voir les éoliennes qui sans doute par pudeur n'avaient pas voulu se dévoiler lors de notre passage.

Les kms s'enchaînent vitesse grand V, d'abord parce que nous sommes en descente, ensuite parce qu'il est presque 13 h et nous n'avons toujours pas mangé. Seul problème, les aires de pique nique se font rares en Espagne !

Nous trouvons enfin notre bonheur près d'une vieille scierie. Ce n'est pas l'idéal mais il est grand temps de casser une petite graine.

Tous les conseils étant bon à prendre, côté jardinage, nous en profitons pour approfondir nos connaissances sur les méthodes de culture bio !

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La pause sera de courte durée, il reste une quarantaine de bornes à faire avant d'atteindre Guitiriz.

D'entrée, Garmin se rappelle à notre bon souvenir en nous invitant à faire demi tour très rapidement !
Dans notre souci de trouver un coin convenable pour pique niquer, nous avons oublié de le consulter. Résultat, à Lanzos, nous avons loupé la bifurcation à droite et nous sommes descendus beaucoup trop bas.

Pour se venger de l'avoir délaissé, Garmin va nous faire passer par une piste forestière longue de 2 à 3 kms pas mal empierrée mais surtout, de retour sur une petite route, où nous franchissons, le Rio Santaballa, nous allons escalader une bosse au fort pourcentage, non prévue au programme !

Revenu sur le bon itinéraire, nous passons sous l'autovia Ferrol Villalba puis toujours par des petites routes tranquilles, nous traversons les hameaux de Airado et d'O Carballido avant de remonter, après avoir franchi le Rio de Trumaz, jusqu'au petit village d'Os Lameiros.
Les petites fermes isolées se succèdent dans cette région pas très riche.
Nous y croiserons très peu de véhicules mais beaucoup plus de .... chiens qui se précipitent sur nous en aboyant !!

Au bout d'un long faux plat sur l'UP6513 et par une chaleur de plus en plus forte, apparait, ce fameux parasol jaune annonciateur d'un point de rafraîchissement pour nos gosiers assoiffés !

C'est un tout petit bar, avec une seule table sur la petite terrasse mais nous avons apprécié la gentillesse de la jeune patronne qui nous a servi une agua con gaz (eau gazeuse) et una clara (une bouteille de bière et une bouteille de limonade) pour la modique somme d'un peu plus de 2 euros avec les ships et les olives et le sourire en plus !

Direction Cazas, Pedro do Val, O Capeiron autant de petits hameaux où la vie semblent s'être arrêtée.
Un peu plus loin Buriz avec son cimetière typique qui ne passe pas inaperçu.


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Notre étape va se poursuivre en empruntant un court instant, une route plus passagère reliant Moman à Merindero puis ce sera à nouveau une route tranquille dans la campagne galicienne.
Les kms s'accumulent mais il nous faudra encore patienter avant de plonger sur Guitiriz.
La route est désormais plus importante et les longs faux plats commencent à peser dans les jambes !

Enfin, au fond de la vallée, Guitiriz apparait.

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Après être passé sur l'autoroute, nous entrons dans la ville. Cette ville est située dans la province de Lugo. Elle n'est pas mentionnée dans le Guide du Routard malgré sa relative importance.
Suffisamment grande, en tout cas, pour nous poser un ultime problème d'orientation pour trouver l'hôtel La Castilla, terme de notre première étape.

Guidés par des espagnols sympas, nous allons devoir traverser toute la ville en empruntant, en ligne droite, la route nationale VI qui relie La Corogne à Lugo. Cette nationale VI nous la retrouverons dans des circonstances beaucoup plus rocambolesque quelques jours plus tard du côté précisément de La Corogne.

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L'hôtel La Castilla se trouve à l'extrémité de la ville près du club de golf Balneario et ...... de la voie ferrée !

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C'est le début de saison touristique, il y a très peu de clients, ce n'était visiblement pas la peine de réserver.
Malgré les difficultés de la langue, nous sommes très bien accueillis. Nos vélos seront mis en sécurité dans un garage situé dans la cour de l'établissement. Le personnel en uniforme donne un côté un peu vieillot à cet hôtel d'un bon standing.

Au repas, dans la grande salle du restaurant, il n'y aura qu'un seul autre client.
Compte tenu du personnel présent, on peut légitimement se demander quel sera le bénéfice de la soirée !
A 65 euros la chambre et surtout à 17,50 euros les repas pour nous deux, ce n'est pas nous qui allons rapporter beaucoup !
En entrée, ce fut une totale surprise, nous avions pensé avoir choisi une salade, nous avons vu arriver du potage !
Pas d'erreur par contre pour le plat principal, le merluza était bien du merlu !

Cette première journée se termine. Nous avons parcouru près de 80 kms avec un dénivelé positif de 1405 m.
Du point de vue touristique, nous avons connu mieux. Il est vrai que la partie la plus intéressante a été faite dans le brouillard.
C'était toutefois, une étape nécessaire pour traverser la Galice et rejoindre le bord de mer.

Nous terminons cette journée par une petite balade dans le petit parc de l'hôtel, joliment aménagé.

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Carte de notre itinéraire


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2 ème étape : Guitiriz - Saint Jacques de Compostelle

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